Vérifier l’assujettissement à la TVA d’un client étranger facilement

Vérifier si un client étranger est assujetti à la TVA n’a rien d’un parcours balisé, mais quelques repères vous éviteront de naviguer à vue. Première étape : localiser la résidence fiscale du client, car c’est elle qui oriente l’application de la TVA. Ensuite, il faut se pencher sur la nature de la transaction, car vendre un service ou un bien ne relève pas des mêmes règles. À chaque situation, sa mécanique.

Avant d’aller plus loin, prenez aussi en compte l’existence éventuelle de conventions fiscales internationales entre les pays concernés. Elles peuvent bouleverser les obligations de chaque partie. En procédant ainsi, les entreprises se donnent les moyens de rester dans les clous et de limiter les risques de sanctions fiscales.

Identifier le type de client étranger

Pour déterminer si votre client étranger est assujetti à la TVA, la première étape consiste à bien cerner à qui vous avez affaire. Trois profils principaux se détachent et chacun implique des règles différentes : entreprises, particuliers, ou organismes publics.

Les entreprises

Les sociétés étrangères, qu’elles soient déjà immatriculées à la TVA dans leur pays ou non, exigent une vigilance accrue. Si l’entreprise détient un numéro de TVA valide dans l’Union européenne, elle entre généralement dans le cadre de la TVA intracommunautaire pour les échanges à l’intérieur de l’UE. Hors UE, la situation dépend beaucoup des conventions fiscales et des accords en vigueur entre les pays.

Les particuliers

Pour les particuliers, considérés comme consommateurs finaux, la réglementation réserve des dispositions particulières. Exemple : en cas de vente à distance, lorsqu’un seuil de chiffre d’affaires est franchi dans le pays du client, l’entreprise doit s’immatriculer localement à la TVA. Ce seuil diffère d’un État à l’autre, il convient donc de s’en assurer précisément.

Les organismes publics

Quant aux organismes publics, leur situation relève souvent de régimes à part. Tout dépend de leur statut et de la nature de leurs missions. Certains services publics échappent à la TVA en raison de leur caractère non commercial.

Pour résumer ces distinctions, voici les principaux points à surveiller selon le profil du client :

  • Entreprises : Immatriculation à la TVA, application des règles intracommunautaires, conventions fiscales à examiner.
  • Particuliers : Ventes à distance, seuils de chiffre d’affaires, enregistrement à la TVA quand nécessaire.
  • Organismes publics : Régimes spécifiques, statut, et analyse de la nature des activités.

Bien identifier la catégorie de votre client, c’est déjà anticiper les règles applicables et la conformité de vos transactions à l’international.

Déterminer la localisation de la prestation ou de la livraison

L’assujettissement à la TVA dépend aussi, et parfois surtout, de l’endroit où se déroule la prestation ou la livraison. Cette localisation détermine dans quel pays la TVA doit être déclarée et réglée.

Prestation de services

Pour les services, la règle de base prévoit que la TVA s’applique dans le pays où le client est établi. Toutefois, plusieurs dérogations existent. Voici les principales à garder en tête :

  • Services liés à un bien immobilier : la TVA s’applique dans le pays où le bien est situé.
  • Services culturels, artistiques ou sportifs : la TVA est due là où l’événement se tient.
  • Services électroniques : la TVA est calculée dans le pays de consommation finale.

Livraison de biens

Pour la vente de biens, la règle générale veut que la TVA soit due dans le pays où le bien est livré. Quelques cas particuliers méritent un coup d’œil :

  • Ventes intracommunautaires : livraison dans l’Union européenne, TVA due dans le pays de destination si le client est une entreprise.
  • Ventes à distance : TVA due dans le pays du client final dès que le seuil de vente est dépassé.
  • Exportations : hors de l’UE, exonération de TVA dans le pays d’origine, mais paiement de la TVA dans le pays d’importation.

Pour vous y retrouver, ce tableau synthétise les règles selon le type de transaction :

Type de transaction Localisation de la TVA
Services liés à l’immobilier Pays où se situe l’immeuble
Services culturels Pays où a lieu l’événement
Ventes intracommunautaires Pays de destination (entreprises)
Ventes à distance Pays du consommateur final

Déterminer précisément la localisation de l’opération, c’est s’assurer d’appliquer le bon taux de TVA et de sécuriser la régularité de vos opérations transfrontalières.

Appliquer les règles de TVA en fonction de la zone géographique

Union européenne

L’Union européenne ne manque pas de subtilités en la matière, à cause de la libre circulation des biens et des services. Pour une entreprise basée dans l’UE, plusieurs mécanismes s’appliquent :

  • Ventes intracommunautaires : vendre à une entreprise dans un autre État membre exonère la livraison de TVA dans le pays d’origine, à condition de vérifier que le client possède un numéro de TVA intracommunautaire valide.
  • Achats intracommunautaires : acheter des biens dans un autre État membre oblige l’acquéreur à auto-liquider la TVA dans son pays.
  • Ventes à distance : vendre à des consommateurs finaux dans d’autres pays de l’UE vous engage à facturer la TVA du pays de destination dès que le seuil de vente est dépassé.

Hors Union européenne

Pour les échanges avec des clients situés en dehors de l’UE, le cadre change nettement :

  • Exportations : la plupart du temps, les exportations de biens sont exonérées de TVA dans le pays d’envoi, mais l’importateur doit en régler le montant à l’arrivée.
  • Services : tout dépend de la localisation du client. Si le bénéficiaire est hors UE, la prestation peut être exonérée de TVA dans le pays du fournisseur.

Cas particuliers

Certains États appliquent des règles spécifiques. La Suisse, par exemple, impose une immatriculation locale à la TVA pour chaque entreprise étrangère réalisant des ventes sur son territoire. Chaque situation demande un examen minutieux des obligations locales.

En adaptant votre gestion de la TVA à la zone géographique de chaque client, vous prenez une longueur d’avance pour sécuriser vos opérations internationales.

tva internationale

Vérifier les mentions obligatoires sur la facture

Éléments obligatoires pour les transactions intracommunautaires

Pour toute facturation à un client situé dans l’Union européenne, certaines mentions doivent obligatoirement apparaître sur la facture. Ce respect des règles simplifie les contrôles et prouve la conformité. Les éléments à inclure sont les suivants :

  • Numéro de TVA intracommunautaire : à indiquer pour l’acheteur comme pour le vendeur, ce qui permet de justifier l’exonération.
  • Description des biens ou services : précisez la nature, la quantité et le prix unitaire des biens ou services livrés.
  • Date de la transaction : la date exacte de livraison ou de prestation doit figurer.

Mentions spécifiques pour les transactions hors UE

Pour les ventes à des clients basés hors Union européenne, d’autres mentions s’ajoutent afin de justifier l’exonération de TVA en France :

  • Numéro EORI : ce numéro d’identification économique est requis pour les exportations.
  • Conditions de livraison : précisez les Incoterms utilisés pour répartir clairement responsabilités et frais entre vendeur et acheteur.

Autres mentions essentielles

Quelques informations, elles, sont attendues sur toutes les factures, peu importe le pays du client :

  • Identité complète du vendeur et de l’acheteur : nom, adresse et coordonnées de chacun.
  • Numéro et date de la facture : pour suivre la traçabilité et faciliter l’archivage.

Maîtriser toutes ces règles, c’est s’offrir la sérénité d’une gestion sans mauvaise surprise. À l’heure où les contrôles se multiplient et où l’international se démocratise, la vigilance sur ces points fait la différence entre un simple exportateur et un acteur aguerri du commerce transfrontalier.

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